Impulsivité : la reconnaitre, la comprendre et la calmer

être impulsif psy

Avez-vous déjà été qualifié-e de personne irréfléchie, trop réactive, trop spontanée, impatiente, ou encore de tête brûlée ? Ou l’avez-vous ressenti vous-même ? Peut-être alors êtes-vous une personne impulsive. Certains de vos comportements semblent échapper à tout contrôle à part celui de vos émotions, c’est plus fort que vous. Vous vous rendez compte des conséquences une fois qu’il est trop tard, « le mal est fait ». Le but ici sera de vous décrire du mieux possible l’impulsivité qui peut être un obstacle à votre quotidien et une source de souffrance. Pour cela, nous allons voir comment reconnaitre, comprendre et calmer cette impulsivité.

Définition de l’impulsivité

L’impulsivité correspond à un mode de fonctionnement, un ensemble de comportements. Elle peut être expliquée comme une perte de contrôle. Cette perte de contrôle peut se traduire par différents comportements : agissements irréfléchis, décisions hâtives, réactions « disproportionnées » par rapport à la situation, colère, violence, ….

Que ces comportements soient violents ou non, ils sont toujours précipités et engendrent la plupart du temps des conséquences négatives.  Ce qui peut créer de la souffrance à la fois chez la personne concernée mais aussi chez son entourage.

 

 

Attention, l’impulsivité ne fait pas de vous une personne dangereuse, pas fiable ou qu’il faut éviter. L’impulsivité est quelque chose que vous pouvez apprendre à contrôler afin de ne plus vous sentir envahi-e malgré vous.

L’impulsivité peut d’ailleurs s’avérer positive dans certaines situations comme par exemple celles nécessitant une capacité de décision rapide.

 

Comment savoir si vous êtes impulsif-ve

Afin de savoir si vous avez un profil impulsif ou pas, vous pouvez commencer par répondre le plus honnêtement possible aux questions suivantes. Mais avant cela il est important de rappeler que ces questions ne remplacent en rien la consultation d’un-e psychologue ou psychiatre. Elles ont pour but de vous aider à déterminer si vous présentez potentiellement une forme d’impulsivité. Si c’est le cas, il est nécessaire de consulter pour le confirmer et définir de quel type il s’agit afin d’apprendre à la gérer.

 

 

  • Faites-vous souvent des choses sans les planifier ?
  • Avez-vous tendance à prendre rapidement des décisions ?
  • Vos pensées semblent-elles aller très vite ?
  • Est-il difficile de vous contrôler vous-même ?
  • Ressentez-vous le besoin d’être souvent en mouvement/actif-ve ?
  • Dites-vous régulièrement des choses sans réfléchir ?
  • Agissez-vous souvent sur une impulsion, sur l’inspiration du moment, selon vos émotions ?
  • Êtes-vous dépensier-ère / ne mettez pas d’argent de côté ?
  • Vivez-vous plus dans l’instant présent que dans l’avenir ?
  • Ressentez-vous souvent de l’impatience ?

Si vous avez répondu positivement à au moins 5 de ces questions, il est probable que vous présentiez une forme d’impulsivité.

 

Comment fonctionne l’impulsivité

Il existe différents types d’impulsivité qui sont déclenchés par différentes situations :

 

L’impulsivité cognitive, qui correspond aux capacités d’attention et de concentration sur une tâche, l’instabilité des pensées, ainsi que des difficultés de planification. 

L’impulsivité motrice, qui est liée à une tendance à agir sur l’impulsion de l’instant. 

L’impulsivité émotionnelle qui est le suivi aveugle de ses émotions fortes. 

Dans tous les cas, les comportements sont guidés par des impulsions de différentes natures en dépit de toute réflexion.

 

 

Encore une fois, ces modes de fonctionnement ne sont pas forcément problématiques. Certaines personnes présentent une prise de décision rapide, sont spontanées et font confiance à leur intuition. L’impulsivité peut donc être positive lorsqu’elle intervient dans les moments opportuns.

Il y a deux situations en particulier durant lesquelles des émotions négatives peuvent être vécues et donc provoquer l’impulsivité de manière problématique :

 

 

Les situations de frustration, vous n’acceptez pas de ne pas obtenir ce que vous souhaitez ou n’acceptez pas une nuisance (peu importe l’intensité). Dans ce cas vous avez du mal à faire des concessions et ressentez le besoin d’agir, sans réfléchir ou discuter en acceptant le point de vue de l’autre. Les relations sociales peuvent alors devenir compliquées.

 Il y a également les situations avec un cumul d’insatisfactions. Les expériences négatives se multiplient, vous mettant dans un état de mal être important, durant plusieurs mois voire années. Arrive le moment où l’effet cocote minute se déclenche : vous explosez. Le comportement impulsif est alors souvent critiqué par la personne elle-même, qui se sent coupable d’avoir ainsi explosé, n’étant pas forcément consciente du cumul d’événements et d’émotions précédant la crise, ou par son entourage.

 

 

Mais l’impulsivité n’apparait pas seulement dans des situations négatives, il peut aussi y avoir des situations avec des affects positifs qui mènent à des comportements impulsifs problématiques. Par exemple une situation où de l’argent est en jeu : vous dépensez sans compter lorsque quelque chose vous plaît, et ce de manière immédiate.

 

D’où vient l’impulsivité

Plusieurs situations peuvent être à l’origine de l’impulsivité. Voici une liste, non exhaustive, des principaux mécanismes sous-jacents :

 

  • Anxiété
  • Forte sensibilité
  • Troubles de l’humeur
  • Fatigue
  • Stress
  • Difficulté à gérer ses émotions
  • Intolérance à la frustration
  • Consommation de drogue

Chez certaines personnes l’impulsivité peut aussi traduire un manque de self-control. C’est-à-dire un besoin, d’immédiateté, généralement sans préoccupations pour le long terme lors d’une prise de décision.

 

Comme de nombreux comportements problématiques, l’impulsivité est émise car il y a eu un apprentissage. Les personnes concernées ont appris qu’en étant impulsives, en agissant sur des coups de tête et parfois de façon violente, elles obtiennent ce qu’elles souhaitent. Mais encore une fois, c’est une conséquence positive à court terme qui finit par se retourner contre la personne (que ce soit de la culpabilité, des reproches, ou des conséquences « matérielles »).

 

Comment calmer l’impulsivité

Tout d’abord, il est important de rappeler qu’il est nécessaire de consulter un-e professionnel-le afin de déterminer s’il s’agit bien d’impulsivité et quelle en est la cause. Ce qui est proposé dans cet article a pour but de vous donner des pistes et de vous aider à aller vers un accompagnement adapté.

Une autre chose importante à rappeler est que l’impulsivité n’est pas une fatalité. Comprendre d’où elle vient est la première étape : s’agit-il d’insatisfactions/frustrations antérieures, une souffrance non exprimée/contenue, un malaise éprouvé au quotidien, un manque affectif, …. Dans tous les cas, l’impulsivité vient traduire une difficulté à gérer ses émotions, autant positives que négatives. C’est pourquoi la thérapie aide à mettre du sens sur l’expression de cette impulsivité et ainsi mieux gérer son émotion et, de là, mieux gérer son impulsivité.

Il existe un petit exercice à mettre en place au quotidien afin d’aider à calmer votre impulsivité :

 

1. Prenez une profonde inspiration

2. Portez votre attention sur vos émotions, essayez de prendre du recul sur ce que vous ressentez

3. Passez à l’action une fois que vous avez pu vous poser et analyser votre état

 

Cette petite pause va vous permettre de vous recentrer et ainsi ne pas agir sur l’instant. De cette façon vous éloignez les émotions « brutes ».

 

 

Il y a également quatre comportements à adopter qui vous aideront à gérer votre impulsivité :

 

  • Planifiez : si vous êtes impulsif-ves, vous avez peut-être tendance à vivre au jour le jour et prendre des décisions sur le moment. Au lieu de ça, essayez de prendre le temps d’organiser votre planning. Pour ce faire, mettez à plat ce que vous avez à faire, listez vos priorités et hiérarchisez-les. Ainsi vous allez vous confronter à de petites frustrations et apprendre à les gérer au fur et à mesure, en y devenant plus résistant-e (par exemple en planifiant un séjour dans plusieurs jours, vous différez alors l’accès à la « récompense »).
  • Reportez vos dépenses : Attendez le lendemain, voire quelques jours. Ici le but sera de ne pas se fier aux « coups de cœur », à l’envie du moment. Différer l’achat vous permettra de vous poser, de mettre de côté le coup de cœur et de vous demander si vous avez vraiment besoin de ce que vous souhaitiez acheter et si vous en avez le budget. Cela évitera des regrets, des reproches, ou des problèmes d’argent si vous vous rendez compte que l’achat n’était finalement pas nécessaire.
  • Parlez : Lorsque vous vous sentez sur le point d’agir, essayez encore une fois de prêter attention à ce que vous ressentez et verbalisez-le ou écrivez-le. Cela vous permettra d’extérioriser vos émotions et ne pas passer à l’acte sur le chaud.
  • Relaxez-vous : Le relaxation fait partie des outils les plus efficaces pour lutter contre l’impulsivité. Vous détendre et prendre du temps pour vous permettra d’apaiser les frustrations, le cumul d’émotions qui peuvent faire exploser l’impulsivité.

Pour conclure

Voici donc différentes pistes afin de déterminer si vous êtes une personne potentiellement impulsive ainsi que des conseils pour mieux gérer cette impulsivité. Les conséquences de vos comportements guidés par l’impulsivité peuvent être plus ou moins graves et créer une réelle souffrance chez vous et votre entourage. C’est pour quoi il est important d’en parler pour mieux vivre au quotidien. Car oui, il est possible de se défaire de cette impulsivité, de la dompter, afin de reprendre le contrôle de ses actions. Encore une fois, ce n’est pas une fatalité.

 

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Crédits photos : Frames For Your Heart

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