Anxiété sociale adulte : 6 signes pour la reconnaitre

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L’anxiété sociale adulte est un trouble assez largement répandu. Effectivement, en France, 21% des adultes seraient touchés par des troubles anxieux durant leur vie, dont 4,7% par l’anxiété sociale.  Celle-ci crée des épisodes de gêne et émotions très intenses à l’approche d’une situation sociale et/ou lorsque celle-ci se produit. Des solutions existent pour aller mieux, mais avant cela, il est important de comprendre et reconnaitre ce type d’anxiété. Pour savoir si vous présentez potentiellement ce trouble, je vous propose de définir ce qu’est l’anxiété sociale adulte et de passer en revue 6 signes pour la reconnaître.

DÉFINITION DE L'ANXIÉTÉ SOCIALE ADULTE

Définition

L’anxiété sociale, aussi appelée phobie sociale, est une forme de trouble anxieux. Elle se différencie des autres troubles anxieux par l’objet de sa peur : les situations / interactions sociales. Ce qui est craint dans ces situations est principalement : le jugement, les moqueries, le mépris et le rejet. Il existe deux types de phobie sociale :

 

  • Phobie sociale limitée (ou simple) : elles concernent la peur dans une seule ou quelques situations sociales uniquement.
  • Phobie sociale généralisée : dans ce cas, la peur apparait dans un très large éventail de situations sociales. C’est le type de phobie sociale le plus répandu. 
Peu importe le type d’anxiété dont il s’agit, elle crée un profond mal-être qui pousse la personne concernée à éviter au maximum ces situations. 

Différence avec la timidité ou « l’anxiété normale »

Je souhaite faire un rappel important : nous parlons de « normalité » quand l’événement ne crée pas de souffrance significative. Le normalité est en fait un niveau d’intensité, plus l’événement devient un obstacle au bien être, plus celui-ci s’éloigne du niveau normal pour devenir « problématique ».

 

Voici ce qui différencie la phobie sociale de la timidité :

 

  • Inconfort versus panique : La timidité, même importante, ne créera jamais vraiment plus qu’un inconfort passager tandis que l’anxiété sociale créera une réelle panique chez la personne. Ces émotions sont beaucoup plus violentes et entrainent bon nombre de symptômes.
  • L’évitement quasi systématique des situations sociales quand c’est possible.
  • Les efforts démesurés pour affronter des situations jugées banales aux yeux des autres.

En fait, dans l’anxiété « normale », ou timidité, l’inconfort est ponctuel et est vite oublié. Alors que dans la phobie sociale, il y a un réel impact sur la qualité de vie.

Quand l’anxiété sociale se manifeste-t-elle ?

  • Dans les situation de performance avec une possibilité d’échec : examen, entretien, prise de parole en public, …
  • Dans les situations nécessitant une affirmation de soi : participer à une conversation/ un débat, donner son avis, demander ou refuser quelque chose, exprimer et recevoir des critiques
  • Dans les situations d’interaction avec peur de s’ouvrir à l’autre (et donc de ne pas être à la hauteur ou assez intéressant) : discussions, rencontres « informelles », discussion à propos de soi
  • Dans les situations dans lesquelles nous pouvons être /sommes observé-es avec peur d’être au centre de l’attention : manger ou boire, effectuer une tâche, …. en présence d’autrui / sous le regard d’autrui
  • Tout autre situation de la vie quotidienne impliquant un contact social : aller faire des courses, entrer dans un magasin, prendre un rendez-vous médical, …

D’où vient l’anxiété sociale ?

Il est difficile de répondre exactement à cette question car de nombreux facteurs peuvent être à l’origine de l’anxiété sociale et/ou la maintenir. De plus, ces facteurs peuvent interagir entre eux. Parmi eux nous retrouvons :

 

  • L’environnement / l’entourage (moqueries, critiques, … récurrentes de la part de l’entourage plus ou moins proche)
  • Une ou plusieurs expériences éprouvantes et marquantes (moqueries, harcèlement, moment ressenti comme très embarassant en public, …)
  • L’hérédité
  • Facteurs biologiques (comme la présence de certaines maladies)
  • La consommation ou l’abus de caféine, alcool ou autre substances altérant le fonctionnement
  • Facteurs individuels (tempérament, confiance en soi, …)

6 SIGNES POUR RECONNAITRE L'ANXIÉTÉ SOCIALE ADULTE

Signe n°1 : Des manifestations physiques avant ou pendant les situations inconfortables

L’un des principaux signes de l’anxiété sociale chez l’adulte correspond à tous les symptômes qui peuvent être ressentis au niveau physique :

 

  • Des plaques rouges sur le visage, le cou ou encore le décolleté. Ces plaques apparaissent la plupart du temps au moment où vous prenez la parole. Souvent cela contribue à renforcer votre anxiété car vous vous dites que tout le monde va le remarquer.
  • Des maux de ventre intenses
  • Des diarrhées
  • Des envies d’uriner plus fréquentes que d’habitude
  • Une transpiration importante et inhabituelle
  • Des bouffées de chaleur
  • Des palpitations cardiaques
  • Des tremblements
  • Des pleurs
  • Des insomnies
  • La perte d’appétit
  • Une fatigue intense qui survient souvent après tous ces symptôme. Ce qui s’explique largement par ce que votre corps vient de traverser.

Évidemment, ces symptômes doivent être corrélés avec des situations sociales en cours ou à venir. À noter également que comme pour tout trouble, chacun-e le vit différemment. Il est donc possible que vous n’ayez pas tous ces symptômes ou d’autres qui ne sont pas listés.

Signe n°2 : Les manifestations au niveau cognitif

Les troubles de l’attention sont très fréquents dans l’anxiété sociale chez les adultes. Ils empêchent de se consacrer pleinement sur une tâche car l’esprit est sans cesse détourné vers autre chose, notamment l’objet de la peur. De ce fait, même lorsqu’il s’agit de tâches simples vous commettez des erreurs d’inattention. La phobie sociale peut également mener à des pertes de mémoires légères conduisant à des oublis fréquents. 

Signe n°3 : Le repli sur soi-même

L’anxiété sociale est liée à la peur du jugement qui finit par totalement contrôler vos comportements. Par exemple, lors d’une discussion de groupe vous préférez vous taire plutôt que prendre la parole, de peur d’être moqué ou jugé. Vous vous effacez totalement et préférez bouger le moins possible pour ne pas attirer l’attention. Cela peut mener à des regrets car vous n’avez pas exprimé quelque chose d’important pour vous et/ou qui aurait pu être enrichissant pour les autres. Cela peut vite créer un sentiment de solitude menant à un repli sur soi-même. 

Signe n°4 : L’anticipation et les ruminations

Ce symptôme est au cœur de l’anxiété sociale chez l’adulte : vous anticipez absolument tout ce qui vous effraie dans l’événement social à venir. Peut être pensez-vous aux erreurs que vous pourriez commettre, à ce que pourraient dire ou faire les personnes présentes.  Vous créez ainsi les pires scénarii qui pourraient arriver. Un sentiment de honte et des symptômes physiques (vus plus tôt) peuvent accompagner ces ruminations. Cette anticipation est très intrusive car elle peut commencer jusqu’à quelques jours avant l’événement redouté. Vous pouvez même parfois anticiper les symptômes physiques qui vont arriver, les provoquant alors sans le vouloir, créant ainsi un cercle vicieux

Signe n°5 : Des comportements d’évitement

Tous ces symptômes peuvent créer une réelle souffrance, il est donc normal que vous cherchiez à les atténuer. Alors, l’un des comportements les plus adoptés est simplement : l’évitement. Pour ne pas être confronté-e plus longtemps aux symptômes induits par l’anxiété sociale, vous allez faire en sorte de ne pas vous retrouver dans les situations qui la provoquent. Comme dans n’importe quel type de phobie, nous cherchons à fuir l’objet de notre peur, il est donc logique qu’il en soit de même pour la phobie sociale.

 

Cela peut mener à des regrets car vous ne vivez pas toutes les expériences que vous souhaiteriez vivre. C’est un obstacle à votre épanouissement personnel, relationnel et aussi professionnel.

Signe n°6 : Une perte de votre autonomie / une dépendance aux autres

L’évitement induit par l’anxiété sociale peut également être accompagné d’une dépendance aux autres : vous leur demandez de faire des choses à votre place pour ne pas avoir à y être confronté-e. De cette façon vous ne faites pas  les choses qui pourraient être « challengeante » par vous-même, ce qui peut contribuer à diminuer votre confiance en vous-même. Cela vous empêche de ressentir le sentiment de fierté de soi qui accompagne l’atteinte d’un objectif perçu comme difficile. Ce processus contribue à maintenir votre anxiété. 

 

Il y a alors de nombreuses activités de la vie courante que vous ne faites plus, comme aller à la boulangerie par exemple, car vous n’osez pas. Ou encore appeler un service de résiliation de service payant, ce qui fait que vous continuez de payer quelque chose dont vous ne voulez pas ou plus. De même pour des rendez-vous de santé, par exemple. 

 

L’anxiété peut ainsi créer de nombreuses situations dans lesquelles vous vous sentez totalement démuni-e et ressentez une perte d’autonomie. 

Pour conclure

L’anxiété sociale de l’adulte peut avoir des conséquences très négatives sur bon nombre de ses sphères personnelles et interpersonnelles. La souffrance physique et morale peut amener à se replier sur soi-même et ne plus profiter des opportunités qui s’offrent à nous. Lorsque le plus petit événement social crée une souffrance aussi significative, il semble naturel de se replier sur soi-même et se couper des sources anxiogènes. Si vous pensez vous aussi présenter de l’anxiété sociale, n’hésitez surtout pas à contacter un-e professionnel-le qui vous aidera à trouver des moyens pour surmonter vos difficultés et prendre le chemin du mieux-être. J’espère que cet article vous aura éclairé. 

 

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Crédits photos : Oscar Keys 

2 réflexions sur “Anxiété sociale adulte : 6 signes pour la reconnaitre”

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